Au mois de juin, les évêques français se sont retrouvés à Lyon (Rhône) pour une Assemblée plénière extraordinaire consacrée au Synode sur la synodalité. Ils étaient accompagnés d’invités de différents états de vie (laïcs, ordonnés, consacrés), qui ont pu assister à tous les temps de travail de cette assemblée.

Une première qui illustre comment la grande consultation sur l’avenir de l’Église lancée en octobre 2021 par le pape François et qui s’achèvera à Rome en 2023 fait dès à présent bouger les lignes. L’ouverture de l’Assemblée est déjà en soi une réponse à la demande exprimée par de nombreux fidèles d’être davantage associés au discernement ecclésial.

Certains estimeront peut-être que les choses avancent trop lentement… Il est vrai que les attentes sont fortes sur différents dossiers : la place des femmes dans l’institution, la gouvernance, l’attention aux plus pauvres, la liturgie, etc. Mais en matière de synodalité, l’Église est encore en phase d’apprentissage. Ses membres apprennent encore à dialoguer, à s’estimer mutuellement, à reconnaître leurs charismes respectifs, à discerner ensemble.

En effet, rien de tout de cela ne se fait spontanément. Il faut donc inventer des espaces de dialogue, des manières de faire, de se rencontrer, de débattre, de prendre des décisions. Il faut ensuite que les processus se rodent, que des habitudes s’installent jusqu’à ce que le débat entre les diverses composantes du peuple de Dieu s’impose comme une évidence. C’est sur ce critère que l’on pourra juger du succès de la démarche synodale. Et pour cela, il faudra encore faire preuve de patience.

Dominique Greiner, rédacteur en chef de Croire-La Croix